Ajourd'hui, ne travaillant pas, nous avions prévu d'aller manifester avec les intermittents contre la suppression du statut, proposée par le Medef.

Sans faire un long speach :

Ce 21 mars s'ouvrait la dernière journée de négociations concernant l'assurance chômage. Le patronat, le Medef et la CGPME demandent la suppression des annexes 8, 10 et 4 du chômage. Celles-ci concernent les intermittents (artistes et techniciens), et les intérimaires. Ils proposent de les remettre au régime général (comme un travailleur lambda), sans prendre en compte la précarité de ces emplois. Le gouvernement ne prend pour le moment pas part à la négociation, mais proposait en 2013 un allongement du nombre d'heures ouvrant droit à l'assurance chômage.

Certes, le statut d'intermittent comporte des défauts. Oui, il faut le réformer. Mais le supprimer serait achever la culture (qui n'est pourtant pas déjà bien vaillante).

Du coup nous sommes allés défiler avec les intermittents d'Auvergne, rendez-vous était donné à 14h devant la préfecture.

Je n'ai pas fait beaucoup de manifs dans ma vie, mais le peu auxquelles j'ai assistées sur Lille étaient plutôt importantes. En nombre et en taille du moins. Là nous étions une cinquantaine de personnes. Nous avons suivi l'itinéraire prévu, qui ne passait pas par le centre. Du coup nous avons manifesté derrière la gare, et devant des ménagères de moins de 50 ans qui, si elles n'étaient pas devant la télé, pouvaient se demander ce qui se passait. Le camion CGT qui ouvrait la marche diffusait de la musique, mais au même volume qu'une voiture qui laisserait sa fenêtre ouverte avec la radio, et le militant CGT qui lançait les slogans avait peu d'imagination, et moins d'entrain qu'un supporter de l'ASM (cf le message du 12 décembre dernier). Ca ressemblait tantôt à une manif des sans-papiers de Lille, tantôt à une marche blanche en hommage à quelqu'un décédé (sauf que nous étions pour la plupart habillés en noir, tels des techniciens que nous sommes). Et en chemin nous avons perdu la moitié des gens rassemblés devant la préfecture... Tremble horrible Medef! Une vingtaine d'auvergnats ne sont pas contents!

Bref, le cortège de Clermont-Ferrand ne changera pas la donne, mais nous étions présents!

En rentrant, nous sommes allés faire des courses pour le jardin, du coup Math a acheté des graines et des herbes aromatiques à replanter, et moi des (grosses) plantes d'intérieur.

Mais en revenant vers la maison, nous avons eu la surprise de découvrir qu'une voiture s'enflammait juste devant notre portail. Les flics sont arrivés en même temps que nous, et les pompiers juste après (on commençait justement à flipper pour notre appart, en voyant la taille du panache de fumée). Du coup la rue était barricadée, interdite à la circulation et aux piétons (de toute façon j'avais pas envie de trop m'approcher de cette voiture). Nous étions là, comme 2 glandus, avec nos plantes dans les mains. Et comme cela commençait à faire un peu long, et que le tas de curieux grossissait, nous nous sommes rabattus sur une terrasse pas loin de chez nous, en attendant que la rue se libère. Nous avions un peu l'air de 2 débiles, promenant leurs plantes et les emmenant boire un verre.

Nous sommes rentrés 1h plus tard, en passant par le jardin du voisin (car les pompiers n'avaient toujours pas fini leur boulot). Le porche sentait le plastique brûlé et le gaz (des conduites ont pété sous l'effet de la chaleur), mais notre immeuble n'a pas été touché!

Quelle journée!

What a day

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